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Je suis à fleur.

Pétale qui pédale

dans un dédale de salades.

Tige qui se fige

et se casse

se corrige

s'afflige.

Feuille qui caresse

les yeux

de son regard en feu.

Coquelicot

de tissu qui mouille

se froisse

embrasse et s'efface.

Je suis à fleur

le vent qui passe.   (août 2021)

Le fauve était sorti.

Contenu dans des ronces

emmailloté, maté.

Tricoté en mailles serrées,

le fauve avait enfin finit par sortir.

Ecorché mais vivant.

Août 2023

D’une humeur silencieuse, je parle peu.

Les quelques paroles prononcées

me sembles désincarnées,

vide de sens, de ma sensibilité.

Mais je fais de ce silence,

en réalité grouillis de bruits, agitation de mes pensées,

l’occasion de me concentrer ailleurs.

Écouter : sons, voix, gestes, paroles articulées.

Fatiguée,

chaque petits sons m’apportent des vacances.

Je me laisse bercer, part en voyage.

Ruissellement de l’eau,

que mes oreilles,

orientées de mes mains,

choisissent l’entrée,

ou de fermer les écoutilles.

Laissant l’eau ronronnante

dans des sonorités saturées,

j’écoute les pas :

silencieux,

sourds,

lourds,

spontanés,

contrôlés.

Contact des pieds sur la terre.

Contact des pieds sur les feuilles.

Branches qui craquelles.

Rythme lent, accéléré.

Les ronces qui accrochent.

Les mûres qui croustillent.

Les bogues, au son du stéthoscope,

qui grattent, grésillent,

titillent vers le grave

une sorte de petite bille dans la cavité,

caverne au merveille de mon oreille.

Sonorité d’une pierre

sa majesté qui retentie

dans le sous-bois.

Des mains qui s’approchent

pour caresser, masser,

en cassant doucement

de petites brindilles.

Un crac bref

mais qui perdure,

résonne,

chaque cellules sonnent.

A quelques mètres,

je suis la dernière,

des sonorités venues d’ailleurs.

Je m’approche d’elles,

elles s’approchent de moi,

je m’amuse de cet espace

où je ne sais plus qui,

d’elles ou de moi,

crée la rencontre.

Un espace plus loin,

des espaces entre les arbres.

Je me faufile,

et laisse se profiler

un concert

d’oiseaux, de cris, de paroles,

de pas,

actrice ou pas.

Pas lourds.

Pieds qui traînent.

Souffle court.

Ça monte.

Une petite feuille semble,

accrochée à son tremble,

claquer à contre courant,

participant

pourtant à l’ensemble,

du spectacle musical.

Un portail qui grince.

Des gendarmes qui passent

ne laissant aucune trace.

Silence de mort

n’existe pas vraiment

dans le cimetière,

à moins que les morts

vivent sous nos pas.

Et soudain,

voix puissante, masculine,

retentie suivie

par des cordes vocales,

diverses,

vibrantes,

des sons métalliques, boisés, clapotis de bénitier,

dessinant ensemble un nouvel espace :

une église qui chante.

Le Moi est un point qui se crois point dans le chaos mais qui a besoin de ce point qui n'est pas point pour survivre à une réalité de courants d'air. Le point est une escale parmi d’innombrables escales du Moi dans un voyage sans fin.

Le vent

me passe par le ventre.

Le centre.

Il parcours mes sourcils,

mon nombril,

et mon petit orteil.

Sans lui,

je suis sans soi.

Sans soi,

je suis sans toit

Sans toit,

ni toi,

je ne suis plus rien

Sans rien je m'éteint. (juillet 2021)

Une plume prise au vent rêvant d'être une pierre.

Rêver d'être une pierre, un mur, un caillou. Immobile.

Seulement perturbé par la force du temps.

Seulement, une plume qui se transforme en pierre durant sa vie de plume ça ne s'est jamais vu !!

Être une plume et chercher à pénetrer le coeur d'une pierre...

Le coeur d'une pierre est si bien caché,

aller à sa rencontre s'est risquer de la briser...

Le coeur d'une rose est bien plus facile à pénétrer !

Mais au fait, où se cache le coeur d'une plume ?

Août 2023

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